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Humeur

Tu ne le vois pas ! - N° 8
Omelette aux oeufs de Pâques    

Lundi 12 avril 2010

Il y a encore un drôle de rata, dans ce numéro-là. Les carottes s'y raffermissent à l'imparfait du subjonctif avant d'être consommées par le Roi Soleil. Les oeufs pascaux moussent sur la langue comme du shampoing. Personne ne m'écoute quand je parle à table. Alors je me prends pour Dieu (pour rire) histoire d'être entendu... La routine, quoi ! 

1 Montserrat Caballé    2 Nourritures terrestres      3 Saint-Valentin      4 La truite de tonton    5 Les dimanches     6 Peinture...    7 Carnaval   

     
Le souper du Roi
  • Où tout ça va-t-il nous mener ? Ce N° 8 est mal barré. D'abord, faut que je châtie mon langage.   Dans le N° précédent, j'ai parlé de "carottes qui ramollissent à vue d'oeil comme ma b..." (Inutile d'aller voir, j'ai rectifié). Beaucoup semblent en avoir bien ri. D'autres, un peu moins.

  • Je m'adressais pourtant aux grandes personnes, en tablant sur le "Tu ne le vois pas", dans l'espoir que le drôle éclipserait le vulgaire. C'est (partiellement) raté.

  • Je doute que ces "puristes"conjuguent aussi bien que moi l'imparfait du subjonctif, dûment introduit par un inconditionnel passé seconde forme.

  • Eût-il fallu, pour que je leur plusse, que mes carottes devinssent molles comme des lianes évanescentes, courbées par un doux zéphyr ?

  • Ou encore que, affligé, j'allasse de guingois dans l'axe fluctuant de ce ballet de plantes ombellifères, dont les racines pourpres, dites pivotantes, mieux traitées, eussent gardé leur fermeté originelle ? Car n'eût-il point d'abord été indispensable qu'un jardiner digne de Le Nôtre les cultivât respectueusement comme pour  le souper du roi ?

  • Suffit ! Nous ne sommes pas à Versailles. Cet auguste langage ne sied guère à la description de ce que vous  vendent les marchands de soupe et pseudo-légumiers de la culture mondialiste ! Ce que, précisément, j'avais du mal "à ne pas voir" dans mon précédent pamphlet carnavalesque (voir page).

André Le Nôtre (1613-1700), jardinier du Roi

 
Chocolat-savonnette

  • J'enchaîne avec les récentes joyeusetés pascales. Pas forcément axées sur du bon chocolat. Mieux vaut acheter au bon endroit des chocolats en vrac.

  • Ces oeufs, poules, cloches et autres ersatz enrubannés, qui submergent les hypermarchés, sont souvent plus jolis à regarder qu'à déguster. C'est maigre en cacao et ça sent la savonnette...

  • Tu ne le vois pas !

  • Tu rallies le giron familial, avec ton oeuf à la main, la bouche en cul de poule, prêt à dispenser des bisous pas encore poisseux de sucre, car on n'a droit de casser la coquille qu'après le gigot-flageolet qui pourvoit aux agapes.

  • Moi, j'ai contourné l'obstacle en me pointant avec une fleur en pot. C'est banal et à côté de la plaque. Tant pis. 

  • Que dire de mon énième repas de famille ? Côté assiette, c'est plus que parfait. Côté affectif... Bof ! 

C'est  souvent plus jolis à regarder qu'à déguster. 

   
Gais babils... 
  • Plus il y a de monde, plus ça parle, moins on m'écoute...

  • Tu ne le vois pas ! 

  • Mais j'aimerais bien tout de même participer au ping-pong verbal. 

  • Prends ta raquette et vas- y ! Mais ne parle pas de ta Grenouille, ni de ton marigot fédérateur.

  • Alors  laisse-moi cogiter tout seul dans ma "sphère" à l'imparfait du subjonctif .  Les carottes y ont blanchi comme des cierges... Alléluia ! 

  • Mais voici le baba au rhum à la chantilly, puis l'oeuf pascal brisé. Point d'omelette, mais une déglutition sucrée en boucle, de bouche en bouche, qui se substitue à l'hostie, à la prière... 

  • Tu ne le vois pas ! 

  • Si fait, je ne vois que cela. Entre temps, le Christ a ressuscité... Eurêka ! 

  •  Drôles de Pâques... 

  • La famille n'est pas forcément en cause (qu'elle le note si elle me lit ici).  C'est le drame banal de l'incommunicabilité directe. Alors j'écris !

  • Là, je dame le pion à tous les tribuns. Et je n'enquiquine personne. Libre à vous (si vous m'avez suivi jusqu'ici) de poursuivre ou de claquer la porte ! 

La résurrection du Christ par Szymon Czechowicz (1758)

  
La Bonne table

  • Je connais peut-être une bonne table, moins incommode d'accès. Elle tient la route depuis bientôt 25 ans (voir page). Sous couvert de recettes traditionnelles, elle maintient une entité locale, baptisée "Apprendre des Anciens".

  • Cela sonne trop "vieux" à mon gré, tant sont "jeunes" les papilles gustatives des cordons bleus mondragonnais qui font une délicieuse popote pour pas trop cher. J'ai eu le plaisir d'en juger lors de repas améliorés (assemblée générale ou Noël).

  • A priori, ma position confortable est ici celle du journaliste qui rend compte des rencontres mensuelles à l'Ile-Vieille. Mais c'est allé un peu plus loin, en cette frange intermédiaire où l'article presse finit par coïncider avec une part de vécu. Oh, une toute petite part qui, là encore, m'assoit sur un quart de fesse.

  • Car ce n'est pas tant ce qu'on vous donne qui compte, mais ce qu'on apporte en échange. Bon, je n'écris pas trop mal, je mets l'info en perspective, je transcende l'anodin. Mais encore ?

  • J'ai toujours le sentiment d'arriver le coeur vide. De jouer un rôle. De sonner creux. Alors ça tourne court autour de moi.  Jusque dans la famille...

C'est le savarin d'agneau pascal de "Apprendre des Anciens" (voir page).

    
    Alléluia ! C'est moi que v'là !
J'ai fait ma communion dans ma prime jeunesse. Mes convictions religieuses restent couci-couça...
Histoire de se bidonner et de déboursoufler tout ça, j'imagine ici une autre façon d'arriver...
Un vrai Messie ! Et enfin un moyen sûr d'être entendu !

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