Mine
de rien, cela dure depuis bientôt quarante ans. La ténacité de Parlaren
entretient la tradition au top niveau. Deux fois l’an, en mars et septembre,
un pôle attractif brandit l’étendard rouge et or. Il rassemble les affidés,
convoqués à la grande veillée, puis à la non moins éminente fête annuelle.
Toutes deux provençales, évidemment.
Nous
en sommes, ce soir-là, au premier volet de la 37ème édition. Annie
Vadon, présidente, et Jean-Marc Courbet, documentaliste et majoral du Félibrige,
sont aux commandes. Ils accueillent près de 150 convives, venus de Bollène et
ses environs. Ce n’est plus le grand rassemblement espéré qui, autrefois, en
amenait le double. Mais la qualité des hôtes supplée l’érosion. Madame le
maire et son époux député Jacques Bompard sont là. L’aile politique opposée
est représentée par Serge Fiori en personne. A trois semaines des élections
municipales, c’est autant de crédibilité pour la tradition.
Un
buffet froid fait maison régale l’assistance, d’où surgiront des contes,
poèmes, galéjades, chants et musiques des pays d’Oc. Exclusivement en langue
provençale. Tant pis pour ceux qui n’usent pas couramment de l’auguste
parler, raffermi par Frédéric Mistral, mort voici cent ans et donc largement
mis à contribution durant cette veillée. Le tout-venant exclut tout programme
clairement défini. Le néophyte suit comme il peut, entraîné par le rire des
autres ou d’hypothétiques traductions dues au voisin de tablée.
Parmi
une bonne vingtaine d’interventions, nous avons quand même pu identifier
Jean-Marc Courbet lisant « Espouscado » (Mistral), la chorale de
Parlaren, l’excellent duo vocal « I Anen », Edward Jalaguier en
duo avec une élégante Arlésienne chantant « O Magali ! »,
l’inégalable orateur Jean-Luc Fiol, etc. Le tout conclu par la « Coupo
Santo », dont le dernier couplet, chanté debout par tous, fait si chaud
au cœur !
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