Récemment
disparu, au terme de maux éprouvants,
André Herbouze a rejoint les divinités qu’il côtoyait déjà de son
vivant en peignant. La transparence de ses encres frôlait à peine le
support. Tout était déjà dans le ciel. Avec lui, nous quittait le
fondateur du GRAAL (Groupe de Recherche et d’activités artistiques et
littéraires) qui symbolisait aussi la quête des Chevaliers de la Table
Ronde ou le calice du Christ devant ses apôtres.
Aujourd’hui,
six émules rendent hommage au maître défunt, par le biais d’œuvres
exposées à côté des siennes. Mais, comme le rappelle Jacqueline
Morel, adjointe à la culture, en citant André Herbouze : « Le
GRAAL est une quête inaccessible, seul le chemin compte. »
Les
exposants
André
Herbouze (qui était par ailleurs sociétaire des Artistes Français)
privilégie toujours une forme allégorique, qu’elle soit florale,
paysagère, humaine ou animalière. Trois huiles font ici le contrepoids
d’une dizaine d’encres limpides.
Christian
Barsac excelle dans les couleurs primaires et la force du trait. Son
style le distingue entre tous. Ces scènes de rues, terrasses de café,
figures exubérantes et paysages gorgés de soleil, ce ne peut être que
lui !
Michel
Conil préserve un registre classique, qu’il rehausse d’une touche
de modernité. Ses natures mortes restent son fort. Des figures (L’Arlésienne,
La forge) tranchent agréablement
sur l’ensemble.
Patrice
Conte (par ailleurs tambourinaire et directeur du Conservatoire de Bollène)
s’est révélé peintre au grand jour l’automne dernier. Il reste
fidèle à l’aquarelle et à la Provence avec notamment ces quatre pétanqueurs
qui sont d’authentiques portraits d’anciens.
Daniel
Guilloppé brille par une touche moderne et exotique. Des tons vifs et
des compositions habiles passent indifféremment des Dentelles de
Montmirail au marché de Nouakchott (Mauritanie).
Marie-Hélène
Stéphanopoli explore un univers épuré où un détail, un banc vide,
une fenêtre close, un portail béant laissent entrevoir d’autres réalités.
Des tons diaphanes ajoutent au mystère.
Frank
Marest (par ailleurs photographe de Bollène-Magazine) colle toujours
aux richesses patrimoniales, associatives et culturelles de la cité.
Ici un monument, là un paysage, plus loin une Comtadine et des
troubadours un jour de fête. Le tout dans une gamme infinie de
demi-tons. Un entre-deux subtil qui lui appartient.
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