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Ville 
de Bollène
Fête médiévale - 2ème partie (jardin collégiale)
Un grand écart pour rire des années 2000 aux années 1000
Une remontée dans le temps de Sarkozy à Robert II le Pieux... Allez, go !
Edition 2010     Volet n° 1 (place 18 Juin)
Samedi 
18 juin 2011
  

- Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

- Si fait ! Les lanceurs de drapeaux ont crié grâce et sont restés dans la basse ville. Mais, par Marie qui veille sur la ville, quelque chose monte, monte, monte, ma soeur...

- Ah oui ? Quoi donc ?

Les moins courageux (ou les plus malins) n'ont pas suivi le parcours alambiqué du défilé dans le centre ville, avant de gravir héroïquement la colline du Puy.

J'ai momentanément trahi l'ère moyenâgeuse et suis monté au volant de ma Clio. Cette longueur d'avance m'a doté du recul nécessaire pour apprécier une jolie grimpette dont l'esthétique et l'éthique me triturent les neurones.

Mais qu'est-ce qui les pousse à d'aussi grands écarts remontant la côte et le temps ?

  
Ce bel aujourd'hui revêt les parures d'antan. Grosso modo, ces soldats ont parcouru 1000 ans. A mi-chemin, en 1568, des moines sont jetés du haut du beffroi de la collégiale. Claudius (alias Claude Raoux) envisagerait toujours une reconstitution lors d'une fête future...

Tant pis pour l'anachronisme : le XVIe siècle n'appartient plus au moye âge, mais à la Renaissance... Tout comme l'exquise Cunégonde d'Aboléna, dont les parures "décalées " sont plutôt dignes de la cour de François 1er que de celle d'un Hugues Capet (mort 4 ans avant l'an 1000).

Je subodore certain agacement chez M. le curé, plus apte à concevoir
l'adoration eucharistique devant le reliquaire du Saint curé d'Ars qu'à cautionner de tels débordements.
     
   

Les rayures blanches de ma liquette (photo à droite) n'ont rien de trop médiéval. L'on m'enjoint, pour l'édition 2012, de faire un effort vestimentaire... Cet artifice n'est pas mon fort. Je n'en use pas à la Fête du Drac.

D'autres atours, invisibles ceux-là, m'immiscent au coeur des réjouissances. J'observe entre les lignes. J'ausculte les non-dits. Je sacrifie l'évidence sur l'autel des extravagances. Car je garde un pied dans le 3ème millénaire, alors que tant d'autres jouent à cloche-pied au seuil de l'an 1000. C'est-y pas déboussolant, tout ça ?

Quelle étrange nostalgie...! Le plus authentique, c'est la collégiale. Encore que divers remaniements
(du XIe au XVI siècles) l'extirpent du moyen âge. Tout le monde (ou presque) s'en bassinent les cuisses avec de l'hypocras. Sauf, peut-être, le Coffre médiéval (stand ci-devant), à l'origine des plus beaux costumes.
Et sauf, bien sûr, la Ville qui pourvoit grandement (subventions aidant) à la restauration du saint lieu !
   
On passe indifféremment d'une cour princière aux touristes, puis aux fermiers endimanchés.
Je butine au hasard et hèle maints courants de sympathie.
    
Coup de coeur pour cette souveraine, de turquoise et de blanc, vêtue (à droite).
Le cow-boy (au centre) est sous le charme. Cunégonde (élégante rivale) n'a qu'à bien se tenir !
    

Madame le maire (à droite) préside la remise des prix, dédiés aux plus beaux costumes. Quatre lauréats
 émergent du lot (voir ci-dessous). Il en manque un
: Xavier Fruleux (homme), momentanément absent.
     

Manon Pommier (fillette)                       Sabrina Tisserand (dame)                         Loïc Eymard (garçon), 
    

Comme ces images montantes, Cunégonde d'Aboléna va crescendo dans l'échelle de l'élégance.
J'ai capté cela à la volée. Sans chichis ni artifices photographiques. C'est classe, non ?

     

 La Reine Cunégonde est séduite par l'oiseau royal. Entre monarques, l'on se comprend.
  
 

Les faucons des Horts de Walhalla étaient déjà présents dans la basse ville.
En savoir plus - Site:
http://www.1001stages.com/stages-cours-fauconnerie-8325.html  -  Vidéo
     

Je persiste et signe : ces troubadours sont d'une grâce infinie.
Emilie Borron (à droite) et sa soeur (à gauche) encadrent Anthony Avon.
Ce trio rallie aussi la Fête du Drac à Mondragon.
  
Clignez des yeux... Laissez-vous envelopper par la lumière du couchant... Affabulez un tantinet...
Et vous voici parachutés dans un tableau vivant de maîtres anciens (voir ci-dessous).
   
J'hésite entre Fragonard (à gauche) et Watteau (à droite).
Un choix discutable : nous sommes au Siècle des Lumières (XVIIIe)... et non au moyen âge !
Bof ! Nous n'en sommes plus à un anachronisme près... Le charme cunégondien n'est-il pas mâtiné Renaissance ?
Une suggestion à Claudius : Cunégonde sur l'escarpolette (façon Fragonard)
plutôt que des moines jetés du haut de la tour (façon guerre de religions). Une option à méditer...
 
 

La tambouille moyenâgeuse (au demeurant toute simple et bonne : un arrière de cochon aux flageolets) régale les tablées. Un bémol : une vaisselle en carton et des mini-couverts en plastique (j'ai cassé ma fourchette et ai dû manger avec les doigts, façon prince d'autrefois).

La fourchette serait apparue en 1056 dans l'empire byzantin. Elle se répand timidement et, au moyen âge, ne comporte que deux dents. Catherine de Médicis l'introduit en France, à la table de son fils Henri III.

En monarques d'opérette, les Bollénois utilisent ici un ersatz en plastique... Dis, Claudius, ne pourrais-tu pas aussi rehausser le service ?

Mes (doux) sarcasmes n'écornent en rien mes penchants médiévistes. Les années 2000, ce n'est pas mal non plus. Tout n'y est pas rose. Mais les sujets de Robert II le Pieux, qui régna en France de 996 à 1031, avaient-ils le loisir de ripailler lors de ducasses décalées dans le temps ?

Vive hier ! Vive aujourd'hui ! Vive demain, et donc, vive la 4ème fête médiévale de Bollène en juin 2012 !

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