La musique et le patrimoine font bon ménage à
Bollène. C’est là qu’interviennent les fameuses Floraisons musicales,
administrativement sises à Bollène, mais dont l’audience règne largement en
Provence. Extrait de la 17ème édition, un concert a donc conclu le
week-end patrimonial à la chapelle de Notre-Dame du Pont, en présence de
Marie-Claude Bompard, maire, de divers adjoints et de M. le curé.
La Ville ne satisfait plus seulement les mordus du
patrimoine, elle répond à l’attente des mélomanes exigeants. Issus de
l’orchestre de chambre Eclosion, créé en 2012, deux jeunes virtuoses
pourvoient ici à l’une de ces formations à pas variables qui égrainent un
large répertoire.
Voici donc Anaïs Gaudemard (harpe) et Raphaël
Pagnon (violon et alto). La première a notamment remporté en 2012 le 18ème
concours international de la harpe à Tel-Aviv, le second poursuit une brillante
carrière en côtoyant les plus grands interprètes. Ce duo de charme a, non
seulement l’éclat de la jeunesse, mais déjà le brio des sommités confirmées.
Qu’ont-ils donc joué ? Des partitions
diversifiées, au gré d’éventuelles transcriptions adaptées pour la harpe.
En duo ou solo, ils passent indifféremment du romantisme au contemporain, du
traditionnel au tango. Les à-coups sont inattendus. « Elegie » de
Glazounov n’a rien à voir avec « Lachrymae » de Britten ou
« Capriccio » de Vieuxtemps. Certaine « Légende » d’Henriette
Renie est aux antipodes de « La danse du cheval » du Murray Schafer.
Le charme est à son comble avec « Après un rêve » de Fauré et
« Méditation de Thaïs » de Massenet. Une technique acrobatique
vient à bout de la sonate « Enesco » d’Ysaye. L’assistance est
définitivement conquise avec « Histoire du tango » de Piazzola. En
bis, une danse de Brahms, ajoute au plaisir unanime d’un public gâté.