Etes-vous
sûr d’avoir tout vu entendu lors des récentes journées du
patrimoine ? Ceux qui ont fait halte à la chapelle de l’hôpital
n’ont pas seulement admiré le retable baroque en bois doré. Ce riche
décor était temporairement celui d’une musicienne étrange qui
s’accompagne d’instruments bizarres et vous emberlificote dans des
histoires captivantes.
Cela se
situe volontiers au moyen âge, le plus souvent en Provence, mais aussi
plus au sud dans la péninsule ibérique. Ces fulgurances sont celles
d’une madrilène aux allures de gitane, qui a fait son trou à Bollène
sans s’y encroûter.
Membre
d’aucune chapelle particulière, elle joue de la bandurria et du laud,
comme le lui a appris son père autodidacte. Il y a encore ce drôle de
tambourin horizontal, allongé sur ses genoux. Et puis cette voix aux
inflexions pénétrantes, venue du fond des âges, comme seule le perpétue
la simple tradition orale.
Voilà,
en quelques touches, une esquisse d’Ana Bénito, une Bollénoise
d’adoption qui déjoue les dictions. « Nul n’est prophète
en son pays, a beau mentir qui vient de loin » n’ont aucune
prise sur elle qui incarne un ailleurs universel et incontrôlable.
Ana Bénito
a plus d’une corde à son luth espagnol. Elle est musicienne,
chanteuse, comédienne, chorégraphe. Elle garde sous le coude des
spectacles drolatiques : « Ménestrez-les vous, Ana canta,
La légende de l’Oiseau de feu » et, en duo avec le
troubadour Eric Iglesias, « La Provence dans tous ses états ».
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