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Ville de Bollène - Education - Vendredi 25 Mars 2016
Des lycéens d’Aubrac redécouvrent et fabriquent le sténopé
Retour aux prémices de la photographie auprès d’un touche-à-tout de l’art contemporain
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Marcos Avila Forero, artiste franco-bolivien.                      Une option artistique originale pour des lycéens particulièrement réceptifs.
     
  

Les embardées parascolaires sont parfois déroutantes et, a priori, d’une approche pas forcément aisée. La curiosité aidant, le charme opère ici pour les simples visiteurs que nous sommes.

Durant une semaine, une trentaine de lycéens d’Aubrac a planché sur une pratique sommaire de la photographie, remontant à l’utilisation d’une simple boîte, percée d’un trou minuscule sur l’une de ses faces, par où s’infiltre la lumière. A l’intérieur, sur la face opposée, se reproduit une image inversée, capturée par un support sensible tel que du papier photographique. Ainsi est apparu l’antique et très rudimentaire sténopé, qu’aurait cependant utilisé Niepce pour ses premières photographies.

Avec l’aval de Geneviève Odinot, proviseur, Anne Baget, prof d’arts plastiques, a proposé à ses élèves cette option facultative, comptant pour les épreuves du baccalauréat. N’y allant pas par quatre chemins, et avec la complicité d’Hélène Lallier, directrice du Centre d‘art contemporain du Château des Adhémar à Montélimar, elle a invité Marcos Avila Forero, artiste franco-bolivien, basé à Paris, à venir travailler durant une semaine à résidence au lycée. « C’est bien l’ancêtre de l’appareil photographique, aujourd’hui doté d’un système optique élaboré », nous a-t-il confirmé à propos du sténopé.

Dans les carrières de Saint-Restitut

Peu casanier, l’artiste en question est vite sorti du confortable cocon d’Aubrac. Citant Bertolt Brecht, une référence lui sied comme un gant : « Je ressemble à celui qui emporte toujours dans sa poche une pierre de sa maison pour montrer au monde comment c’est chez lui. » Les travaux de Marcos Avila Forero supposent une rencontre, un lieu, un contexte. Suivi de la trentaine d’émules, durant la semaine, il est allé jouer du sténopé dans les carrières de Saint-Restitut. Eux-mêmes ressemblant à de grandes boîtes carrées taillées dans la roche, ces lieux mythiques, balayés par le vent, semblaient être une réplique géante des sténopés. Cet étrange mimétisme trouve une explication chez l’artiste qui affirme : « Un jour, une maison en pierre, aux ouvertures complètement bouchées, m’a carrément servi de chambre noire ». Une similitude apparaît bien à Saint-Restitut, en mettant face à face les carrières et une série de boîtes en carton, fixées sur des trépieds, eux-mêmes lestés par de gros cailloux pour résister au vent.

Nous n’étions pas sur les lieux, mais seulement invités à la présentation finale de la démarche et du déroulement technique. Notre ressenti découle donc du développement des négatifs, d’une exposition brute remarquable des clichés et, mieux encore, d’une installation très suggestive des sténopés sur leurs trépieds avec les gros cailloux, dans le hall d’Aubrac.

Cet incroyable dispositif résulte d’une particularité parmi d’autres chez l’artiste : « Je n’y travaille que depuis un an, parallèlement à d’autres projets », explique ce trentenaire polyvalent, membre du Comité Jeune Création à Paris, lauréat de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, qui a aussi présenté l’ensemble de son travail (dessins, photographies, installations, vidéos) par un laïus illustré par un diaporama et très applaudi par nos potaches.          J. P.   

  
Exposition dans le hall du lycée Lucie Aubrac

           

   
Des clichés pris dans les carrières de Saint-Restitut
  

 
Des sténopés fabrication maison qui ont servi à l’expérience.

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