On
entre ici à l’école de musique en douceur. Nous sommes chez les débutants,
lors d’une audition publique. Deux groupes s’esquissent déjà :
l’éveil musical des tout-petits et l’étape transitoire suivante de
leurs aînés. Avant une quelconque pratique instrumentale, ils sont
ainsi soumis à des perceptions préliminaires qui rythment le corps
tout entier. « Par la suite, le choix d’un instrument n’en
sera que plus facile pour l’élève », explique Patrice
Conte, professeur.
On
passe de la théorie à la pratique au gré d’un programme attractif,
tant pour les enfants que pour les parents venus nombreux. Une chanson
indienne, un bel oiseau, le conte de la baleine, un air japonais
pourvoient à la démonstration. Un métronome vivant bat la mesure :
trois enfants marchent devant la chorale qui se rythme sur leurs pas.
Des
rifs de percussions sont particulièrement expressifs. Des djembés
marocains et égyptiens suffisent à évoquer de lointaines tribus
africaines. Engagés corps et âme, les jeunes exécutants se prennent
au jeu, pétris par une chorégraphie interne qui, effectivement, leur
permet déjà de manier autrement un instrument, bien au-delà du solfège.