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Théâtre
Drôme provençale

Un « Serpent d’étoiles » d’une 
troublante véracité à Rochegude

Samedi 
26 février 2011

Spectacle 2010

      

Le pessimisme flamboyant de Giono remonte les pentes du Ventoux avec 
le TRAC de Beaumes-de-Venise  

Les ateliers d’Athéna et la municipalité de Rochegude se distinguent par leur action commune en faveur du théâtre qui connaît certaine notoriété en ce bout de Drôme provençale. 

Ils ont de nouveau accueilli la fameuse troupe du TRAC de Beaumes-de-Venise qui, notamment l’an dernier, revisitait Molière avec un Bourgeois Gentilhomme plutôt déjanté, exporté jusqu’aux USA.

Le TRAC se distingue aujourd’hui avec « Le Serpent d’étoiles » d’après l’œuvre de Jean Giono. Apparue voici deux ans, cette création hybride combine théâtre et diverses musiques du monde, provençal et français, masques et chorégraphie. 

Le tout engage une vingtaine de comédiens, musiciens et chanteurs, et ressuscite un pastoralisme mystique sur le plateau de Mallefougasse.  

La troupe inspirée du TRAC joue aussi à ciel ouvert 
sur les drailles parmi les bergers.

  

  

Poésie et mensonge

Mais tout cela a-t-il existé ? Vincent Siono, metteur en scène, admet : « Non, pas vraiment, car comme tous les poètes, Giono était un grand menteur. Il raconte la révolte des animaux qui survient une fois par siècle. Il met en scène le fleuve, la mer, la Terre. Car l’homme a mis ses pieds sur les traces de la bête. Et c’est la fin des haricots ! »

Dépourvu d’humour, ce spectacle courageux embrasse le pessimisme de Giono, en butte contre le progrès dévastateur. Aux antipodes des pastorales bon enfant, qui adulent l’enfant Jésus, ce brûlot pastoral chante un tout autre credo, celui du berger qui crie et dit la Terre : « Nous sommes là, nous, les chefs de bêtes, les hommes premiers qui ont conservé la pureté du cœur ! »

Un rigorisme, qui l’honore, pousse le TRAC jusqu’à remonter les pentes du Ventoux. « Nous collaborons avec la profession de berger et allons jouer en pleine nature sur les drailles où transitent les transhumances », explique Vincent Ciano. A défaut d’être désopilant, son Serpent d’étoiles inspire un immense respect, partagé ce soir-là par le public de Rochegude.

 

Le prochain rendez-vous repose sur une autre spécialité rochegudienne, 
le jazz traditionnel, avec le 5ème festival du genre, 
prévu les 18, 19 et 20 mars, sur lequel nous reviendrons.

 

Vincent Siono, metteur en scène : « Giono raconte
 la révolte des animaux ».

 

A défaut d'être désopilant, ce Serpent d'étoiles inspire un immense respect. 

   

Interdit de flashes (j'en ai quand même hasardé quelques-uns), j'ai dû me contenter 
de ce tableau figé après le spectacle qui se déroule dans la pénombre (c'est la nuit).
Un peu plus de lumière m'eût permis de fort belles photos (sans flash). Dommage... 

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