Accueil   Reportages   Vidéos   Thèmes    Associations    Services   Historique      Archives     Voyages     Contact        

Théâtre
Drôme provençale

Un « Bourgeois » décoiffant qui ravigote Molière  
Le TRAC de Beaumes-de-Venise va bien 
au-delà des ronds de jambe de Lully

Samedi 
23janvier 2010

Spectacle 2011

   

  Venus du Conservatoire d'Avignon, de jeunes artistes apportent au TRAC du sang neuf
   

Souvent mis à contribution, Molière pourvoit à des résurgences plus inventives les unes que les autres. Avec son « Bourgeois Gentilhomme », créé  en 2008 à   Baltimore (USA), puis rodé lors de tournées régionales passant ce soir-là par Rochegude, le TRAC de Beaumes-de-Venise pousse plus loin le bouchon. Le chambardement est tel que les puristes doivent s’accrocher au bastingage.

Au-delà des turqueries, très prisées à la cour de Louis XIV, Vincent Siano, metteur en scène et interprète du rôle-titre, ose un défilé de mode déjanté, dépassant les ronds de jambe suggérés par Lully. Expurgé de quelques redondances, le texte se veut plus incisif. Passés à la trappe, les décors cèdent la place à un long podium. Les costumes y acquièrent une dimension particulière et ajoutent à la jubilation des comédiens qui les portent.

Siano assume pleinement : « Molière reste d’actualité. Il parle de l’homme qui n’a pas changé et aspire toujours à s’élever, au risque d’être ridicule. Mais, contrairement à d’autres mises en scène, ici, Monsieur Jourdain y croit comme un enfant et est moins dupe qu’il n’y paraît. »    

Le rire de la servante (magistralement déployé par la comédienne) ramène le bourgeois à ses sottes origines. Quant à Madame Jourdain, vêtue d’un simple tailleur de ville (toutefois pourpre), elle tranche sur le délire vestimentaire et personnifie la raison et, déjà, ce que Siano nomme « une revendication féminine, à l’époque, défendue par Molière. »

Au-delà du divertissement, ce Bourgeois-là a du répondant. Il se nourrit aussi de sang neuf avec de jeunes artistes, venus du Conservatoire d’Avignon et autres, « heureux d’avoir rallié le TRAC qui leur a offert le plaisir fou de jouer un tout autre Molière jusqu’en Amérique ! » Une chance rare qui les engage en d’autres productions du TRAC, notamment « Les Justes » de Camus, prévu  pour le printemps prochain.

Vincent Siano, metteur en scène 
et interprète du rôle-titre.

 

Après le spectacle, parmi les comédiens, j'ai partagé la soupe d'épeautre préparée par Françoise Canonica (2e à droite photo 3).

Haut de page