Comme l'ont
déjà largement constaté les medias, depuis sa
création en 2009, ce binôme musical est assez
surprenant. L'apparente économie des moyens
prend à rebours l'idée préconçue d'un répertoire
mesuré, recadré pour une voix accompagnée d'une
contrebasse. Pourquoi pas ? A ceci près que
l'originalité et l'audace débordent bien
au-delà, à partir de nombreuses reprises de
chansons célèbres et standards en tous genres.
D'où cet amalgame romantique, pop, blues, rock
et autres, dont s'enivrent Tess, alias Benoît
Rapetti, contrebassiste déjanté, et Ben, alias
Estelle Inzani, chanteuse primesautière à
souhait. Les chansons à texte sont ponctuées
d'humour. L'instrument gémit mélodiquement dans
le registre grave sous l'archet impétueux. La
voix s'y frotte avec délice. Le tempo épouse
aussi d'étranges onomatopées. Ainsi va le
Duo Tess et Ben, dont la verve communicative a
fait merveille, vendredi soir cour Florence
Forns, auprès d'une audience tout de suite
conquise. Car c'était l'occasion de redécouvrir
des tubes transfigurés, piochés chez Mickaël
Jackson, Gainsbourg, Piaf, Madonna, Jeanne
Moreau, etc. L'un des plus inattendus était
Bambino, malicieusement emprunté à Dalida.
J. P.