On ne présente
plus les Floraisons musicales, administrativement sises à Bollène
depuis 1995, mais dont la programmation engage des interprètes de renom
et s’étend largement en Provence, au gré d’un festival itinérant
dont profite tout naturellement Bollène. D’où cette soirée
prestigieuse au sein des Polymusicales, mardi soir, qui a fait le plein
de la cour Florence Forns.
Jusque-là
essentiellement cantonnées dans le grand répertoire classique, les
Floraisons débordent aujourd’hui sur des partitions populaires. Pour
autant, elles s’accrochent toujours à J. S. Bach (arioso) ou Vivaldi
(extrait des Quatre Saisons) qui servent de contrepoint à Piazzolla (Adios
nonina) ou Matos Rodriguez (La cumparsita). Ces embardées superbes en
passent aussi par Laurenz (La milonga de mis amores) ou John Williams
(La liste de Schindler). La volupté est à son comble avec Jacob Gade
(Jalousie) qui, mentalement, amène l’auditoire au bal. On y danse le
tango, issu des bas-fonds argentins, puis affiné par des générations
d’artistes.
Cette rédemption
trouve encore ici un quartet original, Duo + 2, qui mise sur un
assemblage instrumental inattendu : les frères Fabio et Sandro
Gemmiti (accordéon et piano) qui sont à l’origine des arrangements
musicaux, Claudio
Campadello (contrebasse) et Pierre Hommage (violon) virtuose
mondialement apprécié (et président des Floraisons Musicales).