Par
le biais du Syndicat d’initiative de Bollène, qui rayonne sur le
canton, Mondragon est en passe de devenir un des points de chute attitrés.
Dimanche soir, toutes voiles dehors, Coline Serreau et ses choristes ont
débarqué au village après un précédent concert, le soir même à
Bourg-Saint-Andéol.
Basée
chaque été dans une maison de campagne à Dieulefit, la Chorale du
Delta privilégie ainsi les chemins de traverse. A partir de mi-juillet,
durant trois semaines, la cuvée 2014 aura totalisé 36 étapes en Drôme-Ardèche
et Vaucluse, loin des circuits festivaliers. En septembre, un itinéraire
du même acabit essaime des groupies dans le fin fond du Loir-et-Cher.
L’acoustique
d’un lieu saint, son cadre intimiste, son entrée libre, l’obole
versée dans le chapeau au sortir du concert et une désarmante bonhomie
ambiante suffisent à la grandeur de l’événement. Comme si cela
allait de soi, Coline trimbale à travers les campagnes un répertoire
époustouflant, qu’elle hisse au sommet par la maîtrise absolue de sa
direction, au service de J. S. Bach, Haendel, Brahms,
pour ne citer que les plus connus. D’audacieux coqs à l’âne
passent de la sérénade de Schubert au légendaire Roi Arthur, d’un
Rossini débridé à de poignants gospels.
Trois
solistes instrumentistes (violon, violoncelle, piano) font partie du
cartel qui, assujetti à trois heures de travail par jour, restent au
top, au gré d’un programme renouvelé chaque année. Le cru 2015 est
d’ors et déjà en gestation. Ainsi va le credo d’une déjà grande
dame du cinéma, dont l’aura répand aussi du bonheur grâce à la
musique. Foi d’un mélomane et d’un simple citadin, quiconque
approche Coline Serreau s’en trouve requinqué à bloc !
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