La sécurité routière fait partie du programme scolaire. D’où ces interventions itinérantes dans les écoles. Celle-ci s’adresse aux classes de seconde. A Bollène, elle concernait donc le lycée Lucie Aubrac, durant toute la matinée de ce vendredi. Les moyens déployés sont éloquents, comme nous l’a expliqué Nicolas Jauffret, chef du pôle sécurité de la Préfecture : « En accord avec l’éducation nationale, les thèmes abordés sont notamment liés aux risques d’addictions chez les lycéens auxquels sont proposés plusieurs ateliers. »

Nous ne les avons pas tous suivis. A ceux d’ordre plus général, axés sur le code de la route et les premiers secours, nous avons préféré trois autres interventions, ciblées au cœur du mal. Celle du brigadier départemental Christophe Belot, sous forme d’un exposé avec diaporama, portait sur les ravages dus au cannabis et à l’alcool. Les deux autres ne lésinaient pas non plus sur les procédés.

La Comédie du Sud, compagnie de théâtre basée à L’Isle-sur-la-Sorgue, a présenté une pièce, écrite et mise en scène par Véronique Delestaing, « Maman, si je n’avais pas bu… », interprétée par cinq collégiens, donc mentalement de plain-pied avec leur jeune public.

Ivresse au volant et pas de casque à moto

Les comédiens jouent une sortie de réveillon éméchée au volant d’une voiture et n’éviteront pas l’accident fatal ni leurs adieux déchirants aux parents… A l’issue du spectacle, Patrick Criscuolo, policier détaché par la préfecture, rappellera qu’en 2017, dans le Vaucluse, sont morts sur la route 53 victimes dont 29 âgés de moins de 25 ans. 

D’un réalisme édifiant, le final porte sur un crash cyclo contre voiture, avec un mannequin sur le deux-roues. Il fait appel à Pascal Dragotto, pilote professionnel du risque routier, et à son équipe dont son épouse Laurence qui nous a rappelé la genèse de la démonstration : « Dans les Bouches-du-Rhône, un jeune motocycliste, plus soucieux de séduire les filles par sa belle chevelure que du port obligatoire du casque, a perdu la vie suite à un accident. »

Sur le parking du lycée, devant l’assistance pétrifiée derrière une barrière, ont eu lieu deux simulations au volant d’une voiture, l’une à 25 Km/heure, l’autre à 50 Km/heure. La première laissait un espoir de survie, la seconde était fatale. Laurence Dragotto d’en conclure : « Tout se joue sur 1/14^ème de seconde et je voudrais être sûre que, d’ici ce soir dans la région, un tel crash ne se reproduise pas ! »   J. P.