Maintenu en chambre froide pour cause de précocité,
le muguet s’est fait rare cette année. Il brillait par son absence au
traditionnel vide-grenier, proposé chaque 1er mai par le
Comité des fêtes.
Cette 7ème édition a quand même été
un franc succès avec plus d’une soixantaine de stands locaux et régionaux,
répartis tout au long de l’avenue Marcel-Pagnol, la seule au village
qui ait conservé ses platanes. Ce cadre rétro sied à la nostalgie
ambiante.
C’est une foire aux rebuts, aux bibelots ébréchés,
aux défroques élimées et autres guéridons bancals. Les consommateurs oublieux renient leur âme et déversent
sur le trottoir le cadeau de mariage inutilisé, le jouet abandonné, le
tableau défraîchi.
Une poésie s’y accumule, digne de Lamartine et de
son fameux repentir : « Objets inanimés, avez-vous donc
une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »