Des tambourinaires en activité dans le canton de Bollène et rassemblés par la Compagnie Vendaqui.

Dès le moyen âge, les flûtes-tambourines sont partout présentes en Europe. Au fil des siècles, leur rayonnement s’épuise. Mais elles se fixent durablement dans certaines régions, en fonction de leurs pratiques respectives. L’histoire de cet instrument provençal est aussi contrastée que ses territoires.

Sur le canton de Bollène, de  nombreuses traces témoignent d’une pratique ancienne des flûtets-tambourins, du XVe au XVIIe siècles. Puis un déclin s’amorce, contrairement aux villes du sud, Aix-en-Provence, Marseille, Toulon, où la tradition perdure au gré des modes. L’évolution aboutit à la forme du galoubet-tambourin.

Au XIXe siècle, l’instrument double retrouve sa vigueur dans les campagnes de Basse-Provence, puis remonte la Vallée du Rhône, encouragé par la dynamique mistralienne et félibréenne. A partir du dernier tiers du XXe siècle, les galoubets-tambourins sonnent de nouveau sur le terroir avec un dynamisme constant jusqu’à aujourd’hui.

Liberté d’expression

Ce résultat s’explique par le travail de quelques passionnés, les divers modes d’apprentissage et la liberté d’expression des exécutants. Le soutien des communes est fondamental. Témoin le Conservatoire de Bollène, les écoles de musique de Lapalud et de Mondragon qui dispensent des cours et favorisent des échanges fructueux entre les classes. Un enseignement est aussi prodigué au sein du groupe traditionaliste du Haut Comtat, Li Cardelina.

Enfin, citons l’engagement important de la Compagnie Vendaqui qui rassemble de nombreux musiciens et anime magnifiquement les fêtes locales. Dynamisme et solidarité caractérisent ce remarquable vivier qui rayonne bien au-delà de son territoire. Témoin la présence fidèle de praticiens venus d’autres coins de Provence pour rallier les tambourinaires locaux. Cet environnement est propice à l’épanouissement de chacun, selon une pratique instrumentale séculaire, toujours bien actuelle.     J. P.

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