Que
peut-on dire de plus de cette troupe de théâtre hors pair, qui défie
le temps par sa longévité, déride notre horizon par des éclats de
rire et fait battre les cœurs à la ronde ? On s’étonne
toujours sur la vitalité des comédiens, d’abord orfèvres dans
l’art de maintenir Pagnol au niveau exigé par un public jamais
rassasié, ensuite déjantés par les pantalonnades du vaudeville, pour
revenir ensuite se ressourcer dans la trilogie marseillaise autour de
Marius, Fanny et César. Le va-et-vient est vivifiant.
Il
s’agit, bien sûr, des Tréteaux des Grès bollénois, de ces baladins
superbement anachroniques comme on n’en voit plus, co-dirigés par Gérard
Blanc et Danielle Paqueriaud. Ils trimbalent leur bagout, leurs
costumes, leurs décors, leurs sunlights et n’ont cure d’une
quelconque caution culturelle. Leur subvention se limite à ce que leurs
fans glissent dans le chapeau tendu pendant l’entracte. Tout récemment,
ils ont fait le plein de la grande salle du Foyer rural d’éducation
populaire (FRAP) du quartier de Saint-Pierre pour applaudir une douzaine
de sketches d’une inimaginable diversité, sautant du coq à l’âne
avec maestria.
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