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Education Jean-Paul Blanc renvoie ses Palmes académiques au ministère
Ex-directeur d’école, il s’indigne aujourd’hui « du délabrement
d’une institution qui devrait rester un pilier de la République »

   
 Février 2011

Foyer rural de Saint-Blaise

  

En 1988, le journal « La Provence » annonçait dans ses colonnes la promotion au grade de Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques, attribuée à Jean-Paul Blanc, directeur de l’école Joseph-Duffaud à Bollène de 1960 à 1991.

Aujourd’hui, il informe la presse (et Mondragon-plus.com) d’une décision irrévocable : « Je renvoie mon diplôme de chevalier au ministère de l’Education nationale pour protester contre la politique suivie par ce ministère : suppression de postes (une prime est même accordée aux recteurs qui en auront supprimé le plus), fermeture de classes, réduction de la formation des futurs enseignants. »

A sa demande, nous publions un courrier qu’il a adressé au Ministère de l’Education nationale.

Jean-Paul Blanc a dirigé l’école Joseph-Duffaud
à Saint-Blaise de 1960 à 1991.

  

Monsieur le Ministre,

C’est pour marquer mon indignation et mon refus des orientations actuelles de votre ministère que j’ai décidé de vous renvoyer mon diplôme de chevalier des palmes académiques (promotion du 28 juillet 1988).

Si je fais cette démarche, alors que je suis retraité, c’est en tant que citoyen et par solidarité avec tous les enseignants des écoles, collèges, lycées, universités. Ceux-ci sont en effet les témoins directs du délabrement d’une institution qui devrait rester un pilier de la République.

Alors que l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) vient de publier un rapport signalant que, pour l’enseignement élémentaire, la France a le taux d’encadrement le plus faible de toute l’Europe, vous allez encore supprimer des milliers de postes. Alors que l’éducation des enfants est l’investissement le plus important qu’un pays puisse faire, vous ruinez les efforts faits dans le passé pour construire un service performant au profit de tous les enfants.

Les suppressions de postes entraînent l’augmentation des effectifs des classes de la maternelle à l’université, le non-remplacement des enseignants même en congé de maternité, la disparition des RASED (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté), des psychologues, des intervenants en langues, etc. 

La formation initiale des enseignants se réduit à une peau de chagrin, ignorant les acquis du passé et supprimant une complémentarité fructueuse entre la pratique sur le terrain et les temps de réflexion et de formation en IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres). Les conséquences de ces mesures sont lourdes pour les élèves et les enseignants : elles provoquent un appauvrissement sans précédent de la qualité de la formation. Avec les mesures que vous prenez, c’est tout le service public qui est menacé.

Par ce geste, j’affirme ma solidarité avec les personnels de l’Education nationale qui se sentent méprisés et que vous maltraitez de plus en plus au lieu de les soutenir et de les encourager. Vous n’assumez pas votre rôle de ministre de la République en ne leur permettant plus d’accomplir la mission qui est la leur : offrir à tous les enfants la meilleure formation possible.

Veuillez croire, Monsieur le ministre, en l’assurance de mon attachement à notre Education nationale.

                                                                                                        Jean-Paul Blanc  

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