Ceint d'une écharpe bleue, ce beau
sourire est celui d'une octogénaire. Discrète et rayonnante,
Marie-Rose assume le paradoxe : une vie humble mais indispensable
à l'équilibre familial dont celui de sa fille Jeanne Isnard et son
époux Henry, et leurs leurs proches.
Elle fut l'épouse attentionnée du
regretté Jean Gallerand, militaire puis pêcheur et paysagiste (disparu
en 2018), l'inlassable mère puis grand-mère aux commandes des
aléas intergénérationnels, l'excellente hôtesse d'agapes
dominicales. Ses tourtes et calamars farcis étaient un régal.
D'autres moments festifs
l'engageaient tout entière. Non pas pour paraître, mais au service
d'un point de mire à mettre en valeur. Elle agissait alors en coulisses
et cousait maints costumes et accessoires pour la fête
médiévale du Drac.
L'épouse, mère, grand-mère,
cuisinière, couturière idéale dut modérer son ardeur au fil de cette
dernière décennie. Les fonctions essentielles se sont enrayées. La
parole, le geste, le regard se sont tus. Jusqu'à l'extinction,
l'exemplaire modestie de Marie-Rose nous enseigne combien fut essentiel
son rôle affectif parmi les siens.
Elle rejoint aujourd'hui le défunt
mari, ex-bien surnommé "Papy Rose", en fonction du charisme
de l'épouse
idéale.
J. P.