Après
une soirée classique et raffinée, par des profs inspirés,
le second volet du week-end musical arbore ici
un tout autre registre en ciblant le jeune public, avec la Compagnie du
Beau Sauvage. Ce patronyme évocateur, chantre de l’Amérique du Nord,
emboîte le pas des colonisateurs anglais qui, au XVIIIe siècle,
investissent la chaîne des montagnes Appalaches de la Caroline du Nord
jusqu’au Québec.
Des
Irlandais feront partie de la mouvance. Parmi leurs descendants,
surgissent ce forgeron violoniste et son épouse, aujourd’hui expatriés
en Europe et membres dudit Beau Sauvage et de leurs contes
traditionnels, dont « Le violon du forgeron ». Entouré de
marionnettes, le forgeur et sa compagne sont aux prises avec le bien et
le mal, entre Saint-Pierre, le Diable et leurs deux fils. Des danses et
facéties s’articulent autour d’une musique typique. Le violon est
accompagné d’instruments improvisés, à partir d’ustensiles ménagers…
Cette
quête improbable vers un retour idyllique à l’Amérique originelle
revêt un caractère burlesque. C’est là que la magie opère :
les enfants réagissent au quart de tour. Placés au tout premier rang,
au pied de la scène, selon le vœu des artistes, ils ont littéralement
soulevé le reste de l’assistance, c’est-à-dire les parents, venus
en accompagnateurs, mais finalement conquis.