A vrai dire, on ne sait trop si Jésus est né à Bethléem ou Nazareth. Sa date de naissance reste tout aussi fluctuante si l’on en croit des fouineurs qui la situent au printemps et non en hiver.
Alors ne nous offusquons plus de ce décalage de 6 heures qui, désormais, fait naître l’enfant Jésus vers 18 heures et fait mentir le chant sacré :
« Minuit, chrétiens, c’est l’heure solennelle où l’honne Dieu descendit jusqu’à nous ! »
La forme vole au secours du fond erroné, au gré d’une crèche vivante avec récitants, musiciens, diaporama. C’est devenu une spécialité de la paroisse de Bollène.
Pleine à craquer, la collégiale Saint-Martin contient l’affluence à grand peine.
M. le curé y célèbre la messe dite « Des familles ».
Quant à celle de minuit, au vu de l’assistance considérablement réduite, une église de quartier, de taille modeste, lui suffit. Elle a donc été célébrée dans celle de Saint-Pierre, plus facile à remplir. Les « absents » ont eu toute latitude pour réveillonner, et partager le foie gras et la dinde rôtie.
Houspillé !
Pour une tout autre raison, j'avoue n'y être
pas allé moi-même, découragé par la réflexion sèche d'une
personne (dont je tairai le nom), alors qu'en bon chrétien, je
tentais de faire mon travail de journaliste pour prendre ces photos : "Que
faites-vous là ? Ne pourriez-vous pas être ailleurs ?" Cela
m'a blessé, mais je me suis tu.
Logés à la même enseigne, les parents ont
identiquement été admonestés : "Dépêchez-vous de
photographier les enfants regroupés, car M. le curé doit dire sa
messe !" Voilà qui tranche vertement sur l'évocation
d'une page biblique !
J'étais donc absent à Saint-Pierre et ainsi
certain de n'avoir dérangé personne.