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Les faits divers ont leurs lettres de nobesse avec Didier Decoin

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Evelyne Samson, bibliothécaire, vient de gâter ses hôtes.  Elle leur a mijoté une rencontre avec Didier Decoin, romancier, scénariste, membre de l’Académie Goncourt, et fils du cinéaste Henri, pygmalion de Danielle Darrieux dont il fut l’époux. Ce ne sont là que quelques repères qui auréolent l’invité de marque, doté d’un arc à plusieurs cordes. « J’en ai peut-être trop, je préfère donc les rencontres informelles avec les lecteurs qu’on ne connaît pas », nous confie-t-il.   

Pétri d’indépendance, il nous avoue : « Le cinéma et la télévision me nourrissent. Ils me permettent d’écrire des livres qui ne marchent pas forcément, ce n’est une tragédie. J’évite la littérature marketing. » Il cite le cas de Flaubert qui, las du peu d’enthousiasme soulevé par ses premières oeuvres solennelles, s’est dégrafé et a connu le succès avec « Madame Bovary », c’est-à-dire en versant dans le fait divers. « Je suis passionné par les faits divers », explique justement Didier Decoin qui s’en inspire pour ses romans.

Romancier du pire

Entre autres, il évoque « La pendue de Londres », qui l’amène à observer un homme ordinaire mais bourreau expert dans l’art de mesurer la corde, ou « Est-ce ainsi que les femmes meurent ? », qui le plonge dans l’expectative : trente-huit témoins impassibles assistent derrière leur fenêtre à l’assassinat d’une New-yorkaise dans la rue. Ou est le pire ? Chez l’indifférent qui regarde ou celui qui tue ?

Ainsi sondée, l’âme humaine reste inépuisable, ceci en corrélation avec le credo d’André Gide : « Pas de bonne littérature avec de bons sentiments ». Et Dieu dans tout cela ? « Une révélation fulgurante m’a fait comprendre un jour qu’il frappait à ma porte », avoue Didier Decoin qui, au printemps prochain, publiera un dictionnaire amoureux des faits divers. Sans doute un heureux compromis.

Didier Decoin, invité de marque d’Evelyne Samson

Ils sont sous le charme d’un psychanalyste de la littérature.