Cette 68ème
édition confirme une longévité tenace dans la vie
culturelle bollénoise depuis bientôt sept décennies.
Mais nous n'en sommes plus aux fastes d'antan,
répartis dans plusieurs salles avec des exposants
recrutés partout dans l'Hexagone. Pour autant, les
talents locaux et régionaux n'étaient pas évincés.
Depuis l'an dernier, en fonction de la crise
sanitaire anti-Covid, il n'y a même plus qu'eux qui
honorent nos cimaises. Aujourd'hui, cela se limite
même à une portion congrue de sept artistes. Voilà
qui concentre d'autant mieux notre attention sur
l'art du terroir local.
Le vernissage a
déplacé beaucoup de monde, accueilli par Anthony
Zilio, maire, et Françoise Bouclet, adjointe à la
culture, tous deux venus "mettre en lumière le
talent de sept artistes locaux et régionaux." A
l'image du traditionnel bouquet de sept roses,
destiné à déclarer sa flamme à l'être aimé, nous
voici donc ciblés par autant de rayonnements
artistiques. Au coeur de la gerbe, voici la
mondragonnaise et invitée d'honneur Yasmine Chettouh,
qui, depuis 20 ans, reproduit à l'infini ses chemins
de vie. D'où ces arabesques labyrinthiques, nées
dans les marges de ses cahiers d'écolière, puis
irradiant de couleurs sur divers supports : toiles,
panneaux, plages de sable, peaux humaines... Une
féerie insondable, comparable à nulle autre,
identifiable au premier coup d'oeil.
Six autres
exposants constituent l'escorte :
- Alain Godéreaux (Mondragon), disciple de Zao Wou Ki
et Dali, oscille entre figuratif et abstrait en
privilégiant le format carré, emprunté à Vinci.
- Françoise Rutili (Mondragon) affectionne des nus
déconstruits qui, au seuil de l'abstrait, retrouvent
leur entité sous la forme d'un couple.
- Jean-Claude Fontanille (Bagnos-sur-Cèze) capte
l'essentiel de paysages lumineux où l'imagination
vagabonde.
- Christiane Gori-Vigli (Bollène) est passée de la
peinture à la sculpture en façonnant voluptueusement
la terre.
- Michel Battard (Savoie), autodidacte, explore
différents thèmes au gré d'une palette lumineuse et
variée.
- Philippe Hubert (Bollène), photographe initié sur les
plateaux de l'ORTF, travaille sans retouche sur des
modèles vivants.
Exposition à
l'hôtel de ville, salle des Pas perdus, jusqu'au 13
janvier. Entrée libre. J. P.