Cette
61ème mouture ne déroge pas à la règle : plaire sans
heurter. Point donc d’incursion résolument contemporaine, mais un
invité d’honneur inspiré par la Renaissance italienne. Les dessins
de Joseph-Paul Messina fouillent pudiquement les replis de drapés
ineffables. Rien là de très dérangeant de la part d’un membre de
l’Académie européenne des arts, qui conforte les acquis.
La
douzaine d’exposants qui l’accompagne ne blackboule guère non plus
nos a priori. Chacun y va d’un honnête savoir-faire, sans franchir la
barrière de l’abstraction ni d’un quelconque dérapage audacieux.
C’est tant mieux pour le tout-public, à l’aise devant d’édifiantes
productions. C’est tant pis pour les rabat-joie, pas obligatoirement
ignares, qui cherchent en vain quelque chose de décoiffant.
Suivons
alors le conseil de Jacqueline Morel, déléguée à la culture : « Fuyons
le monde utilitariste au profit de ce salon ! » A point
nommé, voici donc les aquarelles alertes de Gilles Durand, les paysages
épurés de Salvatore Greco et de Jean-Jacques Félix, les voiliers de
Manuel Martin. Mais voilà que les brumes ensoleillées, peintes par
Petrus, rappellent celles de Turner. Et que les cyprès bleus de
Patricia Kotchian ont certaine parenté avec Nicolas de Staël.
Quoique
figées dans un souci excessif du détail, les Arlésiennes de Jean-Marc
Estellon restent attachantes. Rien de commun entre les portraitistes
Helmut Tiedemann et Hervé Perrier, et c’est un plus : le premier
reste académique, le second tend vers le fauvisme. Quant au réalisme
de Mick Droux, il convient indifféremment aux paysages et aux voitures
de collection. Deux sculpteurs pourvoient à cet ensemble diversifié :
René Carle avec ses très expressifs oiseaux en acier, et Catherine
Susini avec ses remarquables corps féminins « éclatés »
en argile.
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