Chaque automne, l'association
Bollène-Information-Pluralisme (BIP) organise un
rassemblement festif pour tâter le pouls de la rentrée.
Sous l'égide de la section du PCF de Bollène-Valréas, la
rencontre occupait la grande salle de l'espace de
l'Amitié à Bollène-Ecluse. S'y côtoyaient divers stands
: CGT, Mouvement pour la paix Pax Rhona, Librairie
Notre Temps, etc. En filigrane, le PCF et son journal
rappelaient les nombreuses et récentes manifestations
d'opposants dans les rues et à l'Assemblée nationale, la
colère du peuple ignorée par l'état, la réforme de la
retraite, le coût accru de l'électricité et des denrées
alimentaires, etc.
Mais l'essentiel portait cette année
sur le devenir des soins psychiatriques en France.
Depuis 2020, 58% des établissements publics ont fermé
des lits. Selon une enquête publique de la fédération
hospitalière, le rythme s'accélère. Les professionnels
de santé et les usagers alertent l'état. La crise
sanitaire a fait exploser les demandes de soins alors
que diminuait la capacité hospitalière et que des postes
de médecins restaient vacants.
Alain Baldy, président de BIP, et
Annie André, militante et bras droit, proposaient donc
une conférence-débat sur le sujet, via la bibliothèque
municipale, représentée par son directeur Julien Vidal,
qui assistait l'écrivain avignonnais André Castelli,
venu présenter son livre "Camille l'abandonnée". Ceci à
l'occasion du 80ème anniversaire de la mort de la
sculptrice Camille Claudel (1864-1943), internée et
abandonnée pendant 18 mois dans l’asile de Ville-Evrard
et 29 ans dans l’asile de Montdevergues devenu le Centre
Hospitalier de Montfavet.
Un appel à un financement participatif
est lancé pour publier ce livre qui, au rythme des
seules 12 visites de son frère Paul, évoque des faits
totalement inédits ayant construit l’histoire de l'asile
Montdevergues les Roses et dont Camille Claudel a été
témoin dans l’abandon et la souffrance. Ce livre d'art
illustré ambitionne de voir enfin s'engager un processus
de reconnaissance éternelle pour cette femme de génie.
D'autres attraits plus légers ont
animé la fête : deux grands airs du répertoire lyrique,
La Wally (Catalini) et Casta Diva extrait de Norma
(Bellini), interprétés par la soprano Farida Khelaff de
Valréas, des objets décoratifs présentés par le peintre
surréaliste Gérard Thell de Donzère, une paella géante
vers midi qui a régalé 80 convives, un concert du groupe
Pagaille de Mondragon.
J. P.