Alors pigiste en 1971 pour payer
ses études en communication visuelle aux Arts décoratifs de Paris,
Alain Roth, se familiarise déjà avec la photographie. En esthète, il
se refuse à voler une image et privilégie un regard. Fixé dans un
village drômois d'à peine 2500 habitants, aujourd'hui à Alixan, il
vit et explore tranquillement sa vocation première qui le libère des
commandes professionnelles. Il s'en détache au profit d'une
production artistique, à la fois esthétique et minimaliste.
Autrement dit, il va à ce qu'il juge essentiel.
Point donc d'investigation
ostentatoire. Encore moins de folklore. Mais une approche à pas
feutrés, en quête de détails significatifs. Fidélisé par l'Atelier
du 40, qui l'accueille pour la troisième fois, en 2019, Alain Roth a
déjà focalisé son retour de l'archipel des Bélep en Nouvelle
Calédonie sur d'étranges taillades hiéroglyphiques sur des troncs
d'eucalyptus. En 2021, il évoquait, non pas le
gigantisme des halles de Paris, mais leur agonie avant l'imminente
démolition.
Ce processus affecte aujourd'hui
"Une curieuse Bretagne", elle aussi, riche en décompositions de
toutes sortes. Rongé par l'implacable force de la mer, son littoral
regorge de stigmates particulièrement photogéniques pour un œil
exercé. L'épave de vieux bateaux, la rouille et la moisissure des
gréements, l'inutile bouée de sauvetage et le mât brisé sont autant
de parures témoignant d'un long vécu.
Débordant du cadre habituel,
l'exposition foisonnante se déploie jusqu'à la bibliothèque
municipale, visible jusqu'au dimanche 16 avril. Entre temps,
vendredi 14 avril à 18h30, l'Atelier du 40 (rue de la Paix)
accueille la comédienne Annie Rousset qui lira trois textes de
Victor Hugo, extraits des travailleurs de la mer, de la légende de
siècles et des rayons et les ombres.
Affiche
Contact : 07.83.92.26.96.
J. P.