Créé
voici tout juste un demi-siècle à Lamotte-du-Rhône, ce mouvement féminin fête
aujourd’hui son jubilé. Il s’agit de l’AFMVA. Christiane Ferrent, présidente
charismatique, précise : « Ce logo barbare veut dire
Association-Formation-Vulgarisation des
Milieux Agricole qui, face à l’évolution technologique, depuis les années
60, initie les femmes d’agriculteurs pour leur venir en aide. »
Un
superbe ouvrage est donc édité : « Sur les pas de l’AFMVA ».
Il vient d’être publiquement présenté à la salle Arobase, en présence
de diverses sommités locales. D’où ce discours imagé de la présidente :
« Ce livre nous tenait à cœur. Nous étions les pionnières de
l’intercommunalité en regroupant Lamotte-du-Rhône, Lapalud, Mondragon et
Bollène. Nous avons creusé nos méninges, fouillé dans nos tiroirs et compris
qu’il n’était pas facile d’écrire. Mais nous ne visons pas le Goncourt
et ne prétendons pas être exhaustifs. »
A force de ténacité, le livre a vu le jour.
Quelques sourires ont bien évoqué « encore une histoire de
femmes ». Mais ceux qui ont cru au projet l’ont soutenu moralement
et financièrement. Des remerciements vont aux mairies, à Groupama, au Crédit
Agricole, à René et France Goudon, aux adhérentes de l’AFVMA et sa présidente
départementale, aux animateurs et conseillers de la MSA.
Une
mission élargie
Cinq
décennies s’étendent donc sur
quarante pages illustrées en papier cartonné et glacé. Le paysan devient un
exploitant ; la ferme, une entreprise ; la gestion séculaire, une
comptabilité pointue. La charge administrative est lourde. En marge des tâches
ménagères, les épouses deviennent des partenaires. Les réfractaires au
changement n’ont pas empêché l’AFMVA de contribuer à l’essor du monde
rural. Mais les départs en retraite, les épouses accaparées par leur propre
vie professionnelle ont justifié une enquêté en Vaucluse auprès des jeunes
femmes d’agriculteurs. D’où la nécessité d’une adaptation pour
d’autres perspectives.
Sur
les quatre communes fédérées, la courbe des adhésions est explicite :
30 lors de la création, jusqu’à 60 dans les années 80, et 25 aujourd’hui.
Mais la fibre associative infiltre désormais les animations locales : fête
du vin, ban des vendanges, fête de village, vide-greniers. Elle milite pour une
campagne propre, s’émeut devant les risques d’inondation, suit des stages
et formations, s’entraîne à l’écriture, s’ouvre à la culture générale
(expositions, conférences, débats), à la généalogie et à l’histoire
locale,
Des
voyages d’études ou sorties d’agrément sont allés du Salon de
l’agriculture à Paris au Carnaval de Nice, en passant par la découverte du
Lubéron ou les floralies de Sanary-sur-mer. Il y a aussi les « paroles
d’adhérentes », des échanges avec la Hongrie ou le Canada, des
conseils pratiques (couture, décoration, jardinage) et, bien entendu, des
recettes gourmandes du terroir.
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